mardi 20 décembre 2016

Capillariose du jabot (suite)

Puisque je soigne ma poule Lynette grâce à des témoignages lus dans des forums, j'y vais de ma petite expérience, même si je ne sais pas encore si je parviendrai à sauver Lynette.

Identification de la maladie :

Dimanche, je constate que Lynette ne sort pas du poulailler alors que d'habitude tout le monde sort en moins de 10 secondes afin de petit déjeuner. Je décide donc de la surveiller. Il fait froid ce matin, mais Lynette a déjà connu la neige... je soupçonne donc un problème.

Finalement, elle sort, mais ne fait pas son petit tour habituel à la recherche de vers de terre aventureux. Elle reste les plumes gonflées, le dos rond, la queue basse, et le bord de sa crête est violet. Je la touche pour m'assurer que ce n'est pas le froid mais la crête est chaude. Je constate qu'une odeur nauséabonde émane d'elle et surtout, je vois Fifi aller se coucher auprès d'elle sous un arbre. Or, Fifi n'a déjà pas quitté mon coq Bagherra lorsqu'il était malade... Lynette cherche le calme, elle s'écarte lorsque je m'approche, elle se rend quand même au potager avec les autres poules, mais reste sur ses pattes, toute gonflée. Elle ne boit pas et ne mange pas. Je la prends dans mes bras, et je constate que son jabot est enflé mais tout mou, que j'entends des sortes de "glous-glous"...

Comme j'avais lu qu'une poule pouvait avoir le jabot bouché, et que celui ci était alors tout dur, je décide d'aller sur internet afin d'identifier le mal. Le verdict tombe : capillariose du jabot... a priori, il y a un test à faire... pencher la tête de la poule vers le bas, si du liquide en sort... c'est cela. Attention, tout le monde précise qu'il faut remonter doucement la poule à l'horizontale (plus précisément quand plus aucun liquide ne coule), car l'entrée des poumons n'étant pas fermée, l'animal pourrait s'étouffer.

Mise en quarantaine de l'animal :

La capillariose étant contagieuse entre même espèce animale, j'isole Lynette.
La pharmacienne me confirmera le lendemain ce que j'avais cru lire, à savoir que ce n'est pas transmissible à l'homme.
Une grande caisse en carton, des trous pour la respiration, du journal et de la paille pour accueillir la poulette... direction la salle de bain... au chaud et à l'abri des courants d'air. Je préfère qu'elle s'épuise à lutter contre la maladie que contre le froid.
Elle accepte sans rien dire. Son jabot émet des gargouillis, elle déglutit sans cesse. Elle reste debout dans la caisse, refuse toujours de s'alimenter et de boire.
Avec le recul, j'aurai dû faire un premier drainage complet de son jabot, dès ce moment là.

Caractéristiques de la maladie et remèdes :

La poule ingère des oeufs pondus sur les vers de terre ou insectes, ceux ci éclosent et laissent place à des vers microscopiques qui finissent par bloquer le jabot. Ceux ci se nourrissent des protéines mangées par la poule, peuvent traverser les parois et atteindre d'autres zones. Ils prolifèrent tout en dégageant des gaz liquides, ce qui explique l'odeur nauséabonde de la poule. Si rien n'est fait, la poule finit par mourrir, s'étouffant de ces remontées liquides.

Aucun remède naturel n'a fait ses preuves en la matière. C'est dimanche, je ne peux qu'attendre... l'ouverture de la pharmacie le lendemain. Opération pesée de toutes les poules, car s'il faut les soigner, j'ai besoin de connaître leur poids afin d'ajuster la posologie.

Au réveil, Lynette a l'oeil un peu plus vif, je tire le carton devant la porte extérieure afin qu'elle puisse apercevoir ses copines dehors, elle a la force de sauter sur le rebord du carton et les observe sans rien dire. Elle se penche vers la nourriture, puis se ravise, et ne mange toujours pas.

Je file à la pharmacie avec tous les noms de médicaments trouvés sur le net, pas trop le choix, mais heureusement la pharmacie en a un, lequel semble le plus efficace :


Ouf, pas besoin de filer chez le véto, surtout que beaucoup ne sont pas spécialistes en gallinacés...
J'ai également acheté une seringue, car je devine déjà que cela ne va pas être facile.

Traitement :

Là, le plus difficile consiste à comprendre la posologie à adopter, ainsi que la durée du traitement.
Ce traitement ne s'administre pas pur, donc il est à diluer dans de l'eau : 4 ml dilués dans 100 ml d'eau sachant qu'elle pèse 2,1 kg.
J'opte pour un traitement de 7 jours, certains sites considérant qu'arrêter puis reprendre le traitement pourrait favoriser la résistance de la poule à celui ci.

Trois vidanges : 10h, 14h, 17H30 (après avoir visionné sur youtube comment faire)

Après chaque vidange de jabot, la poule semble un peu mieux. Il ne faudrait néanmoins pas en abuser afin de ne pas la fragiliser. J'en profite pour lui administrer le médicament. Comme elle ne boit pas, et qu'il est déconseillé d'injecter la seringue directement dans le bec (toujours pour éviter que le liquide ne rentre dans les poumons)... je trouve la technique suivante : je la pose sur une table, je tire gentiment sur les plumes du cou afin de lui relever la tête, et je laisse aller un peu du remède de la seringue à la commissure du bec, elle finit par ouvrir le bec et déglutir pour l'avaler... mais pas très longtemps. J'insiste un peu, ce qui glisse sur sa peau étant quand même bénéfique par capillarité.

Attention, il est déconseillé de mettre la dose complète dès la première administration, car en mourant les vers du jabot risquent de libérer des gaz supplémentaires... et cet amoncellement de liquide pourrait également étouffer la poulette.

Je la laisse se reposer dans la caisse. Sa tête est rouge, elle ferme les yeux.

Seconde vidange, et là surprise... ma Lynette lorgne sur le petit ramequin de nourriture et mange trois bouchées... première victoire ! Opération seringue-remède décrite précédemment.

Troisième vidange. Avant la nuit, je décide de bien masser le jabot en même temps afin d'enlever le maximum de liquide. Lynette ne mange pas, ne boit pas. Opération seringue-remède décrite précédemment.

Retour au chaud dans sa caisse. Je passe la voir de temps en temps, mais elle ne doit plus rien comprendre au soleil, car j'allume la lumière à chaque fois...  à 21h 20, je constate avec surprise qu'elle se décide à manger. Vers 22h30, je constate qu'elle mange et surtout boit le reste du remède laissé dans un ramequin ! Il y a du progrès !

Je décide de traiter le reste du poulailler en mettant le remède directement dans l'abreuvoir : 20 ml dans 2 l d'eau, sachant que les poules pèsent 7 kg au total.

Nourriture et boisson :

J'ai laissé deux ramequins de boisson à disposition dans sa caisse : l'un est rempli du remède dilué, l'autre d'une boisson destinée à la rebooster puisqu'elle ne s'alimente plus : thé, thym, miel (qu'elle ne semble pas apprécier).

Et un ramequin d'une nourriture type pâtée mixée afin d'en faciliter la digestion : mélange de biscotte, riz, lait végétal, huile d'olive,  carotte râpée et miel.

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